Taxe de vote, dans lhistoire anglaise, une taxe dun montant uniforme prélevé sur chaque individu, ou « tête ». Parmi les taxes électorales de lhistoire anglaise, la plus connue est celle qui a été prélevée en 1380, principale cause de la révolte des paysans de 1381, dirigée par Wat Tyler. Aux États-Unis, la plupart des discussions sur la taxe électorale ont porté sur son utilisation comme un mécanisme de suppression des électeurs dirigé à lorigine contre les Afro-Américains, en particulier dans les États du Sud.
Lorigine de la taxe aux États-Unis est associée aux troubles agraires des années 1880 et 90, qui ont abouti à la montée du Parti populiste à lOuest et au Sud. Les populistes, parti dagriculteurs à faible revenu, ont offert aux démocrates dans ces domaines la seule concurrence sérieuse quils aient connue depuis la fin de la reconstruction. Lintensité de la concurrence a conduit les deux partis de ramener les Noirs en politique et de se disputer leur vote. Une fois les populistes vaincus, les démocrates ont amendé leurs constitutions dÉtat ou en ont rédigé de nouvelles pour y inclure divers dispositifs de privation de leurs droits de vote. Lorsque le paiement de la taxe électorale a été une condition préalable Au vote, les Noirs appauvris et souvent les Blancs pauvres, incapables de payer la taxe, se sont vus refuser le droit de vote.
Des taxes électorales de diverses stipulations ont persisté dans les États du Sud jusquau XXe siècle. Certains États ont aboli la taxe dans les années qui ont suivi la Première Guerre mondiale, tandis que dautres lont conservée. Son utilisation a été déclarée inconstitutionnelle lors des élections fédérales par le vingt-quatrième amendement à la Constitution américaine, entré en vigueur en 1964. En 1966, la Cour suprême des États-Unis, allant au-delà du vingt-quatrième amendement, a statué dans Harper c. Virginia Board of Electors quen vertu de la clause dégalité de protection du quatorzième amendement, les États ne pouvaient pas prélever une taxe électorale comme condition préalable au vote aux élections nationales et locales.