Maximilien Robespierre (Français)

Direction des Jacobins

Robespierre a préservé son mode de vie frugal, sa tenue et son toilettage soignés, et ses manières simples à Versailles et plus tard à Paris. Il a rapidement attiré lattention dans une assemblée qui comprenait quelques noms distingués. Il a probablement prononcé son premier discours le 18 mai 1789 et il devait parler plus de 500 fois au cours de la vie de lAssemblée nationale. Il réussit à se faire entendre malgré la faible puissance de sa voix et lopposition quil suscita, et ses gestes étaient généralement applaudis. Preuve de sa popularité croissante, les attaques féroces de la presse royaliste contre ce «Démosthène», «qui croit tout ce quil dit», ce «singe de Mirabeau» (le comte de Mirabeau, un homme politique qui voulait créer une assemblée constitutionnelle) .

Auguste Couder: Ouverture de les États généraux, 5 mai 1789

Ouverture des États généraux, 5 mai 1789, huile sur toile dAuguste Couder, 1839; au Musée dHistoire de France, château de Versailles.

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Robespierre a été exclu des commissions et de la présidence de lAssemblée nationale; une seule fois en juin 1790, il fut élu secrétaire de lAssemblée nationale. En avril, il avait présidé les Jacobins, un club politique promouvant les idées de la Révolution française. En octobre, il fut nommé juge au tribunal de Versailles.

Maximilien Robespierre

Maximilien Robespierre.

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Robespierre a néanmoins décidé de se consacrer pleinement à son travail à lAssemblée nationale, où la constitution était en cours délaboration. Enraciné dans lhistoire ancienne et les œuvres des philosophes français des Lumières, il a accueilli favorablement la Déclaration des droits de lhomme et du citoyen, qui formait le préambule de la constitution française du 3 septembre 1791, et il a insisté sur le fait que toutes les lois devraient sy conformer. Il sest battu pour le suffrage universel, pour ladmission sans restriction à la garde nationale, aux fonctions publiques et aux rangs commandés de larmée, et pour le droit de pétition. Il sest opposé au veto royal, aux abus du pouvoir ministériel et à la discrimination religieuse et raciale. Il défendit les acteurs, les Juifs et les Noirs réduits en esclavage et soutint la réunion dAvignon, autrefois propriété papale, avec la France en septembre 1791. En mai, il avait proposé avec succès que tous les nouveaux députés soient élus à la prochaine législature afin que, en tant que nouvelle corps, cela exprimerait mieux la volonté du peuple.

Son combat passionné pour la liberté lui a valu plus dennemis, qui lont traité dindividu dangereux – et pire. Après la fuite de Louis XVI (20-21 juin 1791), pour laquelle Robespierre réclame en vain son procès, les calomnies contre le député révolutionnaire deviennent deux fois plus violentes. Il hâta le vote sur la constitution afin dattirer «le plus grand nombre possible du parti démocratique», invitant dans son Adresse aux Français (juillet 1791; Discours aux Français) les patriotes à unir leurs forces. La loi martiale fut proclamée, et à le Champ-de-Mars la garde nationale – sous les ordres du marquis de Lafayette, modéré qui voulait sauver la monarchie – ouvrit le feu sur un groupe réclamant labdication du roi. Robespierre, sa vie menacée, sen alla vivre avec la famille de lébéniste Maurice Duplay. Il réussit à maintenir le Jacobin Club en vie après que tous ses membres modérés eurent rejoint un club rival. Lorsque lAssemblée nationale se dissout, les Parisiens organisent une procession triomphale pour Robespierre.

Bien quil se soit exclu lui-même et ses collègues de la nouvelle Assemblée législative, Robespierre continue dêtre politiquement actif, abandonnant le lucratif poste de procureur de Paris, auquel il avait été élu en juin 1791. Désormais, il ne parlait quau Jacobin Club, où il devait être entendu une centaine de fois, jusquen août 1792. Là, il sopposait à la guerre dEurope que Jacques-Pierre Brissot prônait comme moyen de répandre les buts de la Révolution.

Il dénonce les intrigues secrètes de la cour et des royalistes, leur collusion avec lAutriche, le manque de préparation de larmée et la possible trahison dofficiers aristocratiques dont il réclame la destitution en février 1792. Il défend également des soldats patriotiques, tels que ceux du régiment de Châteauvieux, emprisonnés après leur mutinerie à Nancy. Lorsque les partisans de Brissot ont suscité l’opinion contre lui, Robespierre a fondé un journal, Le Défenseur de la Constitution, qui a renforcé sa main.Il attaque Lafayette, devenu commandant de larmée française et quil soupçonne de vouloir mettre en place une dictature militaire, mais ne parvient pas à obtenir son limogeage et son arrestation.

Les revers subis par larmée française après La France avait déclaré la guerre à lAutriche et la Prusse avait été prévue par Robespierre, et, lorsque linvasion menaçait, le peuple se rallia à lui. Bien quil ait défini les buts de linsurrection, il hésite à la préconiser: «Combattez lennemi commun», a-t-il dit aux volontaires provinciaux, «seulement avec lépée de la loi». Lorsque linsurrection éclate néanmoins le 10 août 1792, Robespierre ne participe pas à lattaque du palais des Tuileries. Mais le même après-midi, sa section (une subdivision administrative de Paris), Les Piques, le nomme à la Commune insurrectionnelle. En tant que membre de lassemblée électorale de Paris, il a entendu parler des massacres de septembre des nobles et du clergé emprisonnés par la foule parisienne. Il a disculpé la foule et le 5 septembre, le peuple de Paris la élu à la tête de la délégation à la Convention nationale.

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