Ceci est techniquement une paraphrase plus courte de la déclaration de Socrate « Je ne sais ni ne pense savoir que je sais » (dans Platon, Apologie 21d). Le dicton paraphrasé, cependant largement attribué au Socrate de Platon à la fois dans les temps anciens et modernes, napparaît en fait nulle part dans les œuvres de Platon précisément sous la forme «Je sais que je ne sais rien». Deux éminents érudits de Platon ont récemment fait valoir que cette affirmation ne devait Le Socrate de Platon.
La preuve que Socrate ne prétend pas réellement ne rien savoir peut être trouvée dans Apology 29b-c, où il prétend deux fois savoir quelque chose. Voir aussi Apologie 29d, où Socrate indique quil est si confiant dans sa prétention à la connaissance en 29b-c quil est prêt à mourir pour cela.
Cela dit, dans lApologie, Platon raconte que Socrate raconte pour son apparence plus sage que toute autre personne parce quil nimagine pas quil sait ce quil ne sait pas.
… ἔοικα γοῦν τούτου γε σμικρῷ τινι αὐτῷ τούτῳ σοφώτερος εἶναι, ὅτι ἃ μὴ οἶδα οὐδὲ οἴομαι εἰδέναι.
… Je semble donc, dans cette petite chose, être plus sage que cet homme en tout cas, ce que je ne sais pas, je ne pense pas savoir non plus.
Une traduction plus couramment utilisée le dit: « bien que je ne suppose pas quaucun de nous ne sache quelque chose de vraiment beau et de bon, je suis mieux que lui est – car il ne sait rien et pense quil sait. Je ne sais ni ne pense que je sais « . Quelle que soit la traduction que nous utilisons, le contexte dans lequel ce passage se produit doit être considéré; Socrate étant allé vers un homme «sage», et ayant discuté avec lui, se retire et pense ce qui précède à lui-même. Socrate, ayant nié toute sorte de connaissance, a alors essayé de trouver quelquun de plus sage que lui parmi les politiciens, les poètes et les artisans. Il est apparu que les politiciens revendiquaient la sagesse sans savoir; les poètes pouvaient toucher les gens avec leurs mots, mais ne connaissaient pas leur signification; et les artisans ne pouvaient revendiquer des connaissances que dans des domaines spécifiques et étroits. Linterprétation de la réponse dOracle pourrait être la « conscience de Socrate de sa propre ignorance.
Socrate traite également cette phrase dans le dialogue de Platon Meno quand il dit:
καὶ νῦν περὶ ἀρετῆς ὃ ἔστιν ἐγὼ μὲν οὐκ οἶδα, σὺ μέντοι ἴσως πρότερον μὲν ᾔδησθα πρὶν ἐμοῦ ἅψασθαι, νῦν μέντοι ὅμοιος εἶ οὐκ εἰδότι.
(trans. GMA Grube)
Ici, Socrate vise le changement dopinion de Meno, qui croyait fermement en sa propre opinion et dont la prétention à la connaissance que Socrate avait réfutée.
Cest essentiellement la question qui commence la philosophie occidentale « post-socratique ». Socrate commence toute sagesse par sinterroger, il faut donc commencer par admettre son ignorance. Après tout, la méthode dialectique denseignement de Socrate était basée sur le fait quen tant quenseignant, il ne savait rien, donc il tirerait des connaissances de ses élèves par le dialogue. / p>
Il y a aussi un passage de Diogène Laërtius dans son ouvrage Lives and Opinions of Eminent Philosophers où il énumère, parmi les choses que Socrate avait lhabitude de dire: « εἰδέναι μὲν μηδὲν πλὴν αὐτὸ τοῦτο εἰδ « ναι », ou « quil ne savait rien sauf quil savait ce fait même (cest-à-dire quil ne savait rien) ».
Encore une fois, plus proche de la citation, il y a un passage dans les Apologies de Platon, où Socrate dit quaprès avoir discuté avec quelquun il a commencé à penser que:
Je suis plus sage que cet homme, car aucun de nous ne semble savoir quoi que ce soit de grand et de bon; mais il a limpression de savoir quelque chose, quoiquil ne sache rien; alors que moi, comme je ne sais rien, je nai pas envie de le faire. Dans ce petit détail, il me semble donc sois plus sage que lui, car je n’ai pas envie de savoir ce que je ne sais pas.
Cest aussi une curiosité quil y ait plus dun passage dans les récits dans lesquels Socrate prétend avoir des connaissances sur un sujet, par exemple sur lamour:
Comment pourrais-je voter « Non », alors que la seule chose que je dire que je comprends est lart de lamour (τὰ ἐρωτικά)
Je ne sais pratiquement rien, sauf un certain petit sujet – lamour (τῶν ἐρωτικῶν), bien que sur ce sujet, je « m pense étonnant (δεινός), meilleur que quiconque, passé ou présent